Une maman raconte son expérience d'hygiène naturelle infantile

"Nous avons commencé l'hygiène naturelle infantile lorsque j'ai arrêté mon activité salariée, au 8 mois de notre fille (parallèlement nous avons commencé à lui signer des mots). Le 1^er matin où je l'ai mise sur le pot, elle a fait pipi et caca et m'a souri! Puis plus tard dans la matinée, suivant mon intuition, je l'ai positionnée au dessus du lavabo et pareil un pipi, un sourire ! J'avais l'impression que son sourire signifiait un mélange d'amusement et de « ben t'en a mis du temps à comprendre maman mais c'est chouette maintenant t'as compris ! ». Et je crois me souvenir d'avoir attrapé 5 ou 6 pipis lors de cette première journée ce qui m'a bien sûr à la fois motivée et surprise. Surprise surtout parce que nous commencions « tard », j'avais lu qu'il est préférable de commencer avant les 6 mois du bébé. Mais il est vrai qu'Enora, depuis sa naissance, se montrait très expressive lorsqu'elle éliminait et on nous avait fait remarquer que nous changions souvent sa couche, elle détestait être (même un peu) mouillée et nous l'exprimait fortement.

Dans les jours qui ont suivi, je me suis rendue compte que sa couche était sèche le matin lorsque je la mettais rapidement sur le pot dès son réveil. Alors je me suis lancée dans le « sans couche » la nuit et cela continue depuis 5 mois.

Autant dire que l'HNI commencait positivement voire sur les chapeaux de roues pour nous.

Mais depuis en journée il y eu des jours difficiles et des jours de grâce, des semaines où tout allait mal et où on remettait des couches et des semaines mieux. Notre seule règle : pratiquer comme nous le sentons, en fonction de notre énergie.

C'est dans une période de réelle démotivation que nous avons rencontré Christina d'écopitchoun, Enora avait alors 1 an et faisait ses premiers pas. Discuter avec elle et recevoir quelques astuces nous a relancé dans notre pratique. Et mine de rien nous être équipés de pantalons fendus, d'un babygown, de 3 langes et d'un pot ergonomique nous a facilité le quotidien, .

Quelques semaines après cette rencontre Enora maîtrisait mieux la marche. Elle s'est mise à signer plein de nouveaux mots et a demandé plusieurs fois par jour les toilettes: un signe qu'elle a un peu inventé/ modifié sans distinction pipi/caca. On s'extasie devant ses progrès: je ne sais pas si beaucoup de personnes me croiraient si je disais qu'elle sait s'essuyer après le pot, remonter son pantalon avec un peu d'aide et demande à tirer la chasse et à éteindre la lumière aux toilettes. Tout ça sans rien lui demander juste en suivant ses initiatives et en ralentissant un peu le rythme.

J'imagine qu'il y aura encore des semaines où nous serons moins « connectés » avec Enora, où ce sera de nouveau moins simple, où on en aura marre des « accidents ». Après tout la vie fonctionne par cycle mais quoiqu'il arrive c'est une belle aventure qui a approfondi nos relations familiales (tout comme communiquer par signe mais ça c'est une autre histoire…).

Si la première fois que j'ai entendu parlé des bébés « sans couches » je me suis dis « c'est bizarre, ça va un peu trop loin pour moi quand même là », aujourd'hui c'est presque l'inverse que je me dis : « c'est bizarre ce qu'on fait aujourd'hui dans nos sociétés dites modernes : les tonnes de couches, les érythèmes fessiers, chercher à ce que les enfants apprennent des choses qu'ils ont toujours eu en eux mais qu'on les a amener à oublier... »

Tassiana"